LA VIE LATENTE DES ORGANISMES ET L`ÉCHELLE CELLULAIRE AU XIX SIÈCLE
Stéphane Tirard, Université de Nantes, Centre François Viète d'épistémologie et d'histoire des sciences et des techniques
Le phénomène de la vie latente a été identifié et étudié au cours du XVIII siècle, notamment par Lazzaro Spallanzani. Il concerne certains invertébrés, comme les tardigrades et les rotifères, des graines ou de nombreux autres organismes, qui sont en mesure d'arrêter leur activité dans certaines conditions extrêmes.
Au XIXe siècle, des travaux et des discussions eurent lieu en France sur la possibilité d'arrêt absolu du métabolisme dans les organismes en vie latente. Après des études de Henri Dutrochet sur les tardigrades et les rotifères (1812), la thèse de Louis Doyère (1842) a été un moment important dans la description et l'analyse du phénomène. Doyère insista sur la nécessité de la préservation de la structure microscopique des organismes pendant les phases de vie latente.
Le deuxième moment important fut le débat initié par la Société de Biologie. Il opposa, en 1859, Félix Pouchet, qui niait cette possibilité de l'arrêt du métabolisme, à plusieurs biologistes qui l'ont soutenue.
Finalement, en 1878, le physiologiste français Claude Bernard donna une place importante à la vie latente dans ses Leçons sur les Phénomènes de la vie des communs aux animaux et aux végétaux. Il l'a présentée comme la première forme de vie et introduite dans l’explication de sa conception du fonctionnement de la cellule à l'échelle protoplasmique.
Ainsi, au cours du xixe siècle, la vie latente engendra un questionnement très précis sur les limites du métabolisme et l'échelle la plus intime de la matière de la vie. Le but de cette conférence est d'étudier, au cours de ces trois périodes, la relation complexe entre les approches empiriques et expérimentales du phénomène et les considérations philosophiques des scientifiques émises dans ce contexte sur la notion de vie.
Biografia:
Stephane Tirard é Professor de Epistemologia e História das Ciências e Director do Centro François Viète d'Epistemologia e de História da Ciência e da Técnica
Le phénomène de la vie latente a été identifié et étudié au cours du XVIII siècle, notamment par Lazzaro Spallanzani. Il concerne certains invertébrés, comme les tardigrades et les rotifères, des graines ou de nombreux autres organismes, qui sont en mesure d'arrêter leur activité dans certaines conditions extrêmes.
Au XIXe siècle, des travaux et des discussions eurent lieu en France sur la possibilité d'arrêt absolu du métabolisme dans les organismes en vie latente. Après des études de Henri Dutrochet sur les tardigrades et les rotifères (1812), la thèse de Louis Doyère (1842) a été un moment important dans la description et l'analyse du phénomène. Doyère insista sur la nécessité de la préservation de la structure microscopique des organismes pendant les phases de vie latente.
Le deuxième moment important fut le débat initié par la Société de Biologie. Il opposa, en 1859, Félix Pouchet, qui niait cette possibilité de l'arrêt du métabolisme, à plusieurs biologistes qui l'ont soutenue.
Finalement, en 1878, le physiologiste français Claude Bernard donna une place importante à la vie latente dans ses Leçons sur les Phénomènes de la vie des communs aux animaux et aux végétaux. Il l'a présentée comme la première forme de vie et introduite dans l’explication de sa conception du fonctionnement de la cellule à l'échelle protoplasmique.
Ainsi, au cours du xixe siècle, la vie latente engendra un questionnement très précis sur les limites du métabolisme et l'échelle la plus intime de la matière de la vie. Le but de cette conférence est d'étudier, au cours de ces trois périodes, la relation complexe entre les approches empiriques et expérimentales du phénomène et les considérations philosophiques des scientifiques émises dans ce contexte sur la notion de vie.
Biografia:
Stephane Tirard é Professor de Epistemologia e História das Ciências e Director do Centro François Viète d'Epistemologia e de História da Ciência e da Técnica
